samedi, avril 21, 2007

Surnakkurel

Juste le temps d'une petite chronique. Au menu aujourd'hui, celui qu'on appelle le running gag du rap français: Nakk a.k.a. l'homme dont on attend toujours depuis dix ans la sortie de son album.

L'histoire commence avec le groupe Soldafada composé de Nakk bien sur mais aussi des deux frèrots Boogie et Armand. Le début du commencement commence en 1998 lorsque le groupe de Bobigny sort l'album "Bobigny Terminus". Alternant morceaux émouvants et humoristiques, l'album permet au groupe de tirer une grande reconnaissance dans le milieu du hip-hop français. Aux allures old school, "Bobigny Terminus" permet de découvrir des titres cultes comme "Surnakkurel" ou "Regrets". Déjà, le talent de Tonton Mendosa éclipse ceux de ces deux compères qui passeront par la suite inaperçus. Toujours est-il que cette sortie pousse le groupe sur le devant de la scène ce qui leur permettera d'effectuer de nombreux concerts.

Le principal tournant arrive lors de la rencontre Nakk / Tonton Mark. L'homme qui est à l'époque à la tête de l'émission Original Bombattak sur Génération88.2 arrive à convaincre Nakk de se lancer en solo. Toujours grâce à Tonton Mark, Nakk se fait d'abord un nom en freestyle et sur les morceaux puissants posés sur les différentes mixtapes de l'époque. Il se fait une grande place sur la première mixtape de l'émission: Original Bombattak vol. 1. "La Tour 20", "Ferme ta Gueule" feat les X-Men, "On se reverra là-haut" feat Wallen & Les 10' ou "Le Syndrome du trom'", tous ses morceaux considérés comme cultes aujourd'hui. On peut également citer son apparition sur 11'30 contre le racisme.

En 2002, nouvel épisode avec la première sortie solo de Nakk sous forme d'un maxi: "Début". Loin des sentiers mille fois empruntés par ses collègues rapeurs, les thèmes apparaissent variés et son originalité fait mouche dans le milieu du rap. Outre ces choix de sujets différents maniant l'humour, lorsqu'on cite Nakk, on pense tout de suite à un flow hors du commun. En parcourant l'album, on est d'abord surpris par les nombreuses phases qui fusent de toutes parts. Cette E.P. peut donc être considéré comme un bijou d'écriture et de création et on peut notamm
ent faire resortir quelques titres comme "Un morceau", "Les yeux de la colère" ou "Keskya".

A l'époque, on pouvait légitimement penser que la carrière de Nakk était maintenant lançé et qu'il allait enfin être recompensé de son talent. Il a donc fallu attendre quatre longues années pour entendre parler d'un retour de Tonton Mendosa. Pas de premier album sorti comme le maxi chez BMG, ni chez Néochrome. "Street Minimum" sort donc en 2006 sous la forme d'un street cd en auto-prod. On peut dire que l'attente suscitée par cette sortie est proportionnelle au temps de préparation qu'il a fallu pour ce skeud. Au programme quelques morceaux assez anciens comme "Chanson Triste" et différents featuring. C'est d'abord une première déception au vue des instrus qui ne comblent pas particulièrement mais les talents d'écriture de Nakk restent telles quels. L'attention et la profondeur apportées aux textes sont toujours aussi impressionnantes, le rapport de Bobigny ayant donné l'impression de se prendre la tête pour chacune de ses rimes. Une spéciale pour "Négative attitude", "Du respect" feat Aïckone (de Sakage Kronik) & Les 10' ou"Dites leur" feat Nysay. Bref, plus on écoute Street Minimum, plus la légère déception initiale se dissipe au vue du réel talent d'écriture que possède Nakk caractérisé par les nombreuses punchlines présentes à chaque titre.

En attendant son véritable album et en espérant ne pas attendre encore quatre ans, quelques titres de Nakk: